Un son de cloche

Elle a tout d’une grande
Elle sonne et carillonne
La cloche restaurée
L’éminence grise du village

À portée de main
Au creux de l’oreille
Au choeur du sanctuaire
Elle résonne à nouveau

De bronze façonnée
D’une croix décorée
De bois étayée
Rien ne cloche

Tout près des toits de chaume
Reine en son royaume
A regagné son rang
En l’église Saint Philibert

La belle est baptisée
Bénie entre tous
Des épousailles s’annoncent
Les sonnailles sont de retour.

Claire Martial / Lyon / Mars 2025

Nostalgie-Espoir

Nostalgie de l’école élémentaire assurée par la Beate
Femme pieuse qui assurait des rudiments de savoirs(1)
De catéchisme dans les classes pauvres de mon pays natal
Sous l’impulsion d’Anne-Marie de Martel qui fonde en 1670
La congrégation des dames de l’instruction de l’enfant Jésus

Beate qui vivait seule dans la maison d’Assemblée
Construite par les habitants des hameaux de montagne
Elle appelait les enfants des fermes isolées avec la cloche
Elle assurait parfois le rôle d’accoucheuse
De contremaîtres pour le couvige(2) des dentellières

Nostalgie de ces terres cévenoles protestantes
Où les enfants lisaient la Bible couramment
Malgré les persécutions des Dragons du Roy
De la mise en prison à Aigues-Mortes de leur mère
Ou de la condamnation aux galères de leur père

Nostalgie des enseignants de la république des Escartons
Des Hautes-Alpes, d’Italie et de Briançon
Qui transmettaient leur savoir en Savoie et Dauphiné
Avec leur plume distinctif portée à leur chapeau de maître
On savait s’ils connaissaient le français, le latin
Des bases d’arithmétique d’histoire ou de rhétorique

Nostalgie de ces hussards de l’école publique
Qui permirent aux plus pauvres des provinciaux
De prendre l’ascenseur social du Savoir
Pour certains de devenir agrégé de grammaire
Et même Président de la cinquième république

Nostalgie d’une école au service du peuple
Nostalgie d’une école de formation des citoyens
De prise de recul contre la démagogie des politiciens
Souvent à la botte des fabricants d’armes de guerre
Pour faire de gosses pubères de la chair à canons
Au nom d’idées fumeuses de colonisation
Ou de conquêtes dérisoires de territoires

Nostalgie de l’école d’avant les troubles de Mai 68
Où l’on tua dans l’œuf tous les acquis de 1948
Dieu, ses propres parents et le goût de l’étude
Où la classe bourgeoise instaura pour son seul profit
Un pseudo-savoir d’ignares pour faire des citoyens
Des esclaves de l’économie libérale et du supermarché

Espérance de l’abandon du Smartphone à l’école
Espérance du bon usage des avancées technologiques
Espérance d’un retour de l’apprentissage des fondamentaux
Espérance de reprise en main de l’autorité de l’enseignant
Espérance d’une implication sage et raisonnée des parents

Espérance d’une école sans violence ni meurtre ni viol
Espérance d’une école sans harcèlement ni haine
Espérance d’une école multiculturelle et multiethnique
Espérance d’une école qui permette aux enfants d’immigrés
De ne pas rester aux bas des escaliers de leur cité à dealer du shit

Espérance d’une école de la Liberté de l’Égalité et de la Fraternité
Espérance du perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité
Espérance d’une école au service de la Paix et du désarmement
Espérance d’une école qui apprenne à respecter l’environnement

Sylvain Josserand
1 mars 2025
Aix-les-Bains

(1) La lecture a minima parfois l’écriture mais surtout le calcul
(2) Réunion de dentellières soit dans un local soit sur le pas de porte de l’une d’entre elles

 

 

Eclats de vers

2025 Publication personnelle de Claire Martial

Trois années d’écriture quotidienne, neuf mois de gestation
LE NOUVEAU LIVRE-NÉ EST ARRIVÉ

Je souhaite à notre livre, aussi unique qu’insolite, aussi inutile qu’indispensable, qu’il prenne le large, hisse sa voile poétique, vous embarque entre ciel et terre, cap sur les rêves, les éclats de vie, un voyage en poésie, en rimes, en ricochets, soyons gourmands.

Claire Martial / Lyon / Décembre 2024

Trêves

Rêver de bleu
En Méditerranée
Voguer entre mer et ciel
Et surfer sur un nuage
Sans peur.

Rêver de blanc
Enveloppé d’écume
Voguer sur le roulis
Et la vague l’emportera.
Sans filet.

Rêver de roses
En pétales écloses
Veiller sur le jardin
Et goûter son parfum
Sans filtre.

Rêver ton sourire
Étreinte en silence
Valser entre tes bras
Et s’aimer
Sans réserve.

Rêver ta voix
Écouter son mystère
Vibrer d’un son à l’autre
En suivant son rythme
Sans douter de rien

Rêver ton regard
Éclat de vie
Voguer sur tes paupières
Étancher tes larmes
Sans fermer les yeux

Songe d’une nuit d’été
Au claire de lune
Sur un autre rivage
Du bord d’un monde à l’autre.

Claire – Lyon février 2025

Rêves et vision

Se laisser conduire par une vague imaginaire qui vous transporte ailleurs.

Jour d’hiver,

Plat, humide, ciel blanc grisaille embrumé,

Un jour gris, journée métal.

Me voilà au pied de la Tour Eiffel, ravie. Ses couleurs s’accordent au temps, ses contours structurent l’espace, le gris du jour s’adoucit face à son imposante présence.

Mais je pourrais tout aussi bien faire un détour plus au sud, y chercher un peu de chaleur. Madrid, les images affluent, celles de mon dernier séjour dans la capitale espagnole. Je déambule dans les rues animées, sur des avenues larges et généreuses, prends place sur une terrasse. Espace doré, lumière de miel.

Mon regard se pose sur un bouquet de mimosas devant moi sur la table. Etincelles duveteuses. Je suis à Nice dans le jardinet des grands parents. Le mimosa embaume l’air. Douceur de ces moments heureux d’enfance, palpables, si proches tout à coup, et tout prêts à s’évanouir dans le passé du temps, comme un rêve.

Souvent, je change de lieu.

Une impression, une sensation et me voilà au croisement de deux rues.

Le jeu consiste à repérer les lieux , les nommer, tirer le fil qui me relie à eux, alors que je suis là, dans le présent, mais ailleurs aussi.

Promenades dans les méandres de ma mémoire.
J’aime ces balades imaginaires.

Elles prennent vie dans les fissures du temps, dans les brèches d’une journée maussade, ne durent qu’un instant , comme un flash, pétillent de malice et de cette connivence avec mon histoire.

Catherine COHEN
Paris, le 11 février 2025

Amour sur la Terre

L’incarnation de l’Amour
Au service de l’autre
Présence attentive
Pleine conscience de Soi

Espérance de tous les jours
Ils sont les vrais apôtres
De recherches constructives
Avec comme moteur : la Foi

Compassion pour l’ennemi
Et celui qui brandit un fusil
Sur ton frere ta mere et sur toi
Ta Terre nourricière est en sursis

Eclairer de ta Lumière
Ta colère ta haine ta peur
Vaincre tes ignorances
Ton fanatisme et tes ambitions

Demander et exiger la Paix
Consiste à incarner la paix
En Soi autour de soi
A tout moment de ta vie

Point de voie de la Paix
La Paix c’est la Voie
Dans la Lumière
De l’Esprit

Sylvain Josserand
Aix-les-Bains
18 février 2025

Juillet 2025 Stage d’écriture aux Estables (Haute Loire)

Thème : Le langage est la demeure de l’Être

Une semaine folle de créativité littéraire où l’on abordera tous les styles que vous aimez avec une sortie le mercredi pour se laisser surprendre au temps présent.

Du lundi 7 juillet au vendredi 11 juillet 2025
Lieu : Chalet d’Ambre aux Estables 43150
réservation auprès d’Andréa 04 71 08 33 52 / 06 73 40 24 44
Tarif du stage = 220 euros ; arrhes = 40 euros
Paiement par chèque ou virement

Sylvain Josserand
57, bis rue Victor Hugo La Cerisaie Appart. 221 73100 Aix-les-Bains
06 37 15 02 55    Mail : sylv.josserand@gmail.com

L’écrivain-poète Sylvain Josserand est animateur d’atelier d’écriture depuis plus de 20 ans (formation Aleph-écriture) et auteur de nombreux ouvrages dont certains primés.
http://sylvainjosserand.blogspot.fr

Voilà comment se déroule une journée :
Horaires : 9h00-12h00 ; 15h00-18h00
• La matinée débute par la « météo du groupe » et la lecture d’un poème. Chaque auteur vient avec un ouvrage pour partager un texte de son choix.
• Dans la journée, je propose trois ou quatre situations d’écriture allant de 15 à 60 minutes autour du thème choisi : cette année « Le langage demeure de l’Être ». À l’issue de chacun de ces temps d’écriture, chaque écrivant peut lire son texte au groupe qui l’écoute attentivement et avec bienveillance.
Aucun jugement sur la personne, mais au contraire un retour constructif et bienveillant. Si un texte est trop personnel ou provoque trop d’émotions, l’écrivant peut passer son tour.
• Si l’on n’est pas trop fatigué, des veillées de lectures à haute voix, de chants peuvent s’organiser spontanément.
En milieu de semaine, l’atelier part en excursion pour visiter un lieu ou un monument en rapport avec le thème. On écrit bien entendu et on partage un pique-nique tous ensemble. S’il existe un lieu de baignade, on fait une trempette.
Je conseille de prendre le maximum de photos, de réaliser des illustrations et de consacrer du temps à la réécriture des textes après le stage. Chacun pouvant ainsi réaliser son propre recueil de textes et le partager ensuite avec les autres.

Rêves et vision

Image folle et rêve étrange
Un livre ouvert une falaise
Des pages s’écroulaient des mots
Qui faisaient des tas sur la plage
Les mouettes venaient explorer
Ce qu’elles pouvaient picorer
Le recueil était tout troué
Comme dans l’Adrar à Ouadane
Et le sable faisait des dunes
Où se dessinaient des ridules
La mer était un grand désert
Où toutes les eaux absorbées
Par le buvard du bleu soleil
S’étaient retirées et cachées
La peur était qu’elles reviennent
En Tsunami tout engloutir
Il fallait marcher prudemment
Jusqu’au bateau dont le naufrage
Avait détruit les bastingages
Mais laissé intactes les cales,
Emplies d’or et de bijoux rares…
Mais comment s’en emplir les poches ?
Et puis s’il restait des pirates ?
Je me cherchai un véhicule :
Me fabriquai un char à voile
Avec plusieurs roues de brouette
Chargeant ce que je pouvais d’or
Je partis glissant vers l’ailleurs
En m’inquiétant de la soif
Il fallait rejoindre la côte,
Mais de quel côté la trouver ?…
Je pensais à suivre un oiseau
Blanc qui volait tout prêt de moi
Et commençais à lui parler
– Dis bel oiseau où dois-je aller ?
– Viens avec moi jusqu’à mon nid.
J’abandonnais donc mon radeau
Et je m’envolais avec lui…
Nous survolâmes la planète
Jusqu’à devenir satellites
Près d’une station orbitale
Ou des cosmonautes charmants
Opéraient des réparations
Reliés par leur cordon
Ombilical
C’était le grand nid de l’oiseau
La mère était là qui veillait
Nous protégeant de toutes vagues…
En pénétrant dans le vaisseau
Spatial je fus bien rassuré
J’aurais à boire et à manger.
Peut-être il fallait revenir
Devenir un homme grandir,
Je m’extrayais et je plongeais
Sans parachute avec confiance
Il me semblait que je volais
Du moins planais
Tranquillement je me posais,
Dans la prairie de la montagne
Où mille fleurs bien accueillantes
M’offrait leurs beautés leurs parfums

Martial le 17 février 2023

Librairie La Folle Aventure

2024 Publication personnelle de Marie Noelle Eppely

Vous voulez mieux comprendre d’où vient cette fabuleuse énergie qui anime libraires et bénévoles de La Folle Aventure ? Pour le savoir, lisez le livre passionnant écrit à l’occasion de l’anniversaire des 5 ans de l’ouverture de la librairie. Marie- Noëlle Epelly, engagée dès le début du projet, raconte les étapes de cette aventure collective, riche en convictions, espoirs, rebondissements. Le récit est émaillé d’encadrés qui présentent les partenaires, sans qui rien n’aurait été possible.
Un livre qui donne envie d’entreprendre ensemble.

Visiter la librairie La Folle Aventure

 

 

 

Portraits

 

 

 

Objectif : se déguiser avec un élément pris dans la nature ; faire son portrait ou son autoportrait dans les moindres détails tant physiques que psychologiques ; ne jamais rien dire de négatif ou trouver une formule pour évoquer les aspects perfectibles sans blesser (se servir de l’humour british ou de l’autodérision s’il s’agit d’un autoportrait). Ne mettre aucun verbe à la forme négative.

 

 

Tu as perdu le Nord pour t’affubler de cette moustache ? Tu t’es égaré près de la Croix du berger près du Revard ? Derrière tes yeux malicieux que caches-tu : du bonheur ou une immense tristesse sur la marche et le devenir du monde ?

Aurais-tu dû rejoindre Michelin comme informaticien plutôt que la Banque de France. Avais-tu le physique, l’intelligence et l’accent auvergnat ? Va savoir. Aujourd’hui, il te prendrait sans problème pour faire la publicité avec le bonhomme Michelin. Ou comme mannequin au musée de la Cité du pneu à Clermont-Ferrand.

Tu aimes écrire, peindre et te promener dans la nature à pieds, en vélo, à skis et en raquettes. Tu adores te baigner en lac ou en rivière, un peu moins en piscine car tu ne sais pas qui a pissé dedans. Que c’est très bruyant surtout quand les clubs sportifs de gamins organisent des relais. C’est plus agréable, et surtout plus gracieux, quand des sirènes ou des nymphettes effectuent des figures de gym aquatique sous fond de Lac des cygnes ou de Beau Danube bleu.

Tu détestes les grandes surfaces surtout lorsqu’un vomi musical t’empêche de trouver les produits couchés sur ta liste de courses ou qu’ils ont déplacé les gondoles où tu sais trouver dans un temps chronométré lesdits produits — gondoles moins romantiques que celles Venise —. Tu préfères le marché bihebdomadaire de produits locaux et ton épicerie Casino de quartier car tu peux taper la causette avec les vendeurs.

Paris t’insupporte en raison de la misère qui dégouline des tentes de camping des miséreux et des réfugiés qui séjournent sur les trottoirs. De l’indifférence des pouvoirs publics souvent aux abonnés absents de la précarité. On prétend que pour les JO 2024, on va procéder à une rafle pour conduire les pauvres à 100 km de Paname, dans des hébergements réquisitionnés, pour choyer les visiteurs qui loueront des chambres de bonne à 1 000 euros la semaine et payeront leur place de jeux du cirque entre 100 et 250 euros la séance.

On dit que Paris c’est la ville Lumière et de la culture (théâtre, opéra, exposition). C’est vrai tout en étant réservé le plus souvent à des bac+10 ou à une minorité de riches qui disposent, en plus d’un deux cent mètres carrés dans les beaux quartiers, d’une résidence secondaire au Maroc, à Ibiza, à la montagne ou à la mer. Auxquels s’ajoute un portefeuille de titres bien garnis. Ils détestent les gilets jaunes, les agriculteurs, les chasseurs et vivent sur une autre planète que les ruraux dont les services publics s’éloignent au fur et à mesure que l’ultra libéralisme avance sous la bénédiction des instances européennes et de la BCE.

Paris, c’est là qu’on gagne sa vie, basta ! Toutefois, tu comprends avec empathie pourquoi certains amis retraités continuent à subir le métro, les grèves, les embouteillages, la violence urbaine, le ciel presque toujours gris parce qu’ils ont des obligations familiales ou de grands-parents.

Quand tu gagnais bien ta vie tu as aimé visiter le Mexique, une réserve d’Indiens dans le Dakota du Sud aux US, la Grèce, la Crète, la Turquie, la Chine, la Thaïlande, le Sénégal, l’Italie, le Portugal, la Tchéquie, l’Autriche, l’Espagne, les Canaries, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni et la Hongrie.

Depuis que tu es retraité et divorcé avec les obligations financières associées à cette situation, tes voyages à l’étranger se limitent aux lieux où l’on peut t’accueillir : la Suisse, l’Italie, le Portugal (par deux fois, un séjour financé par un ami, l’autre en partage avec Katia).

On te dit souvent que ta poésie est celle d’un révolté et qu’il faut un dictionnaire pour la lire en raison de ton goût immodéré pour le vocabulaire. Alors qu’avec tes peintures, tes aquarelles et ta poésie tu voudrais parler de ta quête spirituelle et mystique. Mais avant d’atteindre la purification du corps, de l’âme et de l’esprit, il faut procéder à un sérieux ménage en profondeur. Et là, il y a du boulot !

Sylvain
Aix-les-Bains
15 janvier 2024