Omansemlimsub est un territoire de la chaîne himalayenne, perchée à 7.000 mètres d’altitude où ne vivent que des androgynes de trente ans d’âge. Ils ne vieillissent jamais. Ils ont la peau bleue et les fesses roses car ils se nourrissent en été que de mures, de myrtilles et d’une espèce de carottes endémiques aux racines profondes. La contrée est recouverte de neige six mois par an. Continuer la lecture
Archives de catégorie : SYLVAIN
Chroniques beaujolaises
Je n’ai jamais su si je devais aimer le vin, me laisser dominer par lui ou le fuir comme un ennemi.
Mon grand-père maternel était représentant en vins et spiritueux. Mon oncle par alliance et son frère usinaient tous les robinets et la fonte pour les cuves à vin. Ma grand-mère maternelle tenait un commerce d’ustensiles de cuisine et de services de tables. Elle louait de la vaisselle aux vendangeuses pour les repas des vignerons et les fêtes de vendanges. Continuer la lecture
La découverte du sourd suivi d’Androgyne sur la voie
Pigments envolés
Une cloche tinte dans le matin, cristalline. Une barque trace des sillons à la surface de l’Ain. De mon promontoire, j’observe un peintre qui tague l’espérance du monde meurtri sur le mur des sons, A la surface des mondes flottants et sur les étamines d’une graminée portée par le vent.
Une simple tache rouge de pigments diffus sur une feuille d’aquarelle. De l’humide dans l’humide, précise le maître. Un univers de douceur qui se diffracte dans l’infiniment petit et l’infiniment grand du cosmos.
Une nouvelle étoile écarlate naît en pleine fusion dans une galaxie vert clair. La naissance d’un enfant déchire en hurlant la matrice originelle de la vie. Puis c’est le rien. Tout s’apaise. Tout n’est que calme et silence dans cette création éphémère.
Les pigments d’aquarelle s’évadent de la feuille et parsèment de grains de sable les coquelicots du champ de blé du poète quand il ouvre la fenêtre d’un simple souffle de vent.
La lettre
Je glisse avec mes skis de fond sur la neige du Plateau ardéchois. Je marque une trace dans la profonde congère. J’aime ce vent glacial qui me glace le visage. Des stalactites pendent des gouttières de la ferme du Mézenc.
Ma grand-mère est assise auprès du feu de cheminée. Ma mère prépare les bugnes. C’est une tradition familiale les bugnes, nappées de sucre glacé, à Mardi-gras.
Mon père n’arrive plus à ouvrir la boîte aux lettres. La serrure est prise par la glace.
Il chauffe les clefs avec une bougie. Lorsqu’il parvient à en extraire le courrier, j’espère une lettre de mon amoureuse, une fille de la ville.
Se meubler de livres
Chronique insolite
Dehors, dedans
PrA?s du feu de bois un soufflet A� mots
Ja��en use quand ma flamme poA�tique est A�teinte
Objet fA�tiche quand la��inspiration faseille
Telle la lampe tempA?te du bureau de Chambod
Mes maux me submergent tel un tsunami
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Le libraire
La��exposition des antiquaires du Grand Palais dA�A�oit un peu car ils sont moins beaux qua��autrefois. AprA?s deux heures de queue, sans coupe-file, sous la bruine fine de Paris, je pA�nA?tre enfin dans le grand pavillon de verre et da��acier laissA� opportunA�ment entre Seine et Champs A�lysA�es aprA?s la��exposition universelle. Quand je pense que cet A�difice massif tient sur des pilotis en bois plus solides que du bA�ton.
La boutique A� mots
Les murs de la boutique da��Albert sont tapissA�s des affiches des 20A� automnales du livre du Monastier-sur-Gazeille. Lors de cette manifestation culturelle rA�gionale, ja��ai dA�couvert qua��Albert A�tait un vendeur de mots savants couramment utilisA�es dans les ressources humainesA�: coaching, tolA�rance, empathie, colA?re, addiction, promotion, A�valuation, grilles de salaires, burn-out, work alcoolic, comprA�hension, mise A� pieds, licenciementsa��
Ja��ai justement besoin de la��un de ces mots pour ma prochaine intervention sur les valeurs humanistes qui devraient prA�valoir dans les institutions, les groupes sociaux, dans les A�missions de tA�lA�vision grand public, sur Facebook ou sur Twiter. Continuer la lecture