Archives de l’auteur : Claire MARTIAL

Horloge à domicile

Consigne d’écriture : on parle aux objets, un objet que j’ai depuis longtemps, je dois me débarrasser de lui, écrire un monologue.

A toi horloge vagabonde,
Au moment de nous quitter, je tiens à te dire combien tu comptes pour moi, pour nous. Au cœur de notre maison, tu as su trouver ta place.Tu tic-tac tout au long du jour et de la nuit, tu égrènes les heures et les demies. A ta manière, sans flonflon, tu rythmes nos vies. Ton murmure discret est notre tempo et nous te réservons une oreille bienveillante rien que pour toi, mine de rien ! Aujourd’hui pourtant nos vies se séparent. Tu viens d’être choisie pour l’autre maison, celle de l’horloger de la famille qui sait d’instinct mettre les pendules à l’heure !
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Mythes et exploration personnelle

Mythes, légendes et contes se tricotent, s’articulent, s’entremêlent, se chevauchent, s’épaulent, se dispersent, se font écho, s’éparpillent, se distillent, s’émancipent. Ce sont les berceaux de notre littérature, les images de nos rêves, la musique de nos pas, les berceuses de notre enfance, les marmites de notre imaginaire, les épices de nos mets, les effluves de l’histoire humaine, la gloire et le ferment du partrimonie mondial culturel.

Elles nous accompagnent, indispensable vivier, à notre insu !

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Mythes et poésie

Icare envoûté

Icare aime le miel, le miel de sapin du Velay, son odeur de résine l’attire. Dès l’enfance, il se crée ainsi ses premières moustaches miellées qu’il pourlèche à satiété lorsqu’il s’échappe. Il pense à ses ailes tout le jour. Il emplit inlassablement sa boîte à trésors de monnaies du pape, fines, légères, transparentes. Assemblées en quinconce, telles des écailles de poisson, gainées de cire d’abeilles, elles formeraient des ailes, des voilures. Leur goût délicieux se confond à celui des hosties partagées au temple fait de minces lamelles de nougat et de genièvre, un régal, il ne peut s’en passer ! Elles seraient plumes de geai plantées dans une guimauve verte aux saveurs mentholées, ourlées de gelée à la verveine simple. Ainsi Icare a rêvé, imaginé et construit ses ailes libératrices et tout aussi défaillantes.

Ce premier envol d’Icare est lent, indécis, pataud. Il s’élance au-dessus des buis verdoyants à la senteur amère et enivrante, elle le suivra jusqu’à la mer. Le souffle du vent est chargé de fumet de poisson, de poussières de cendres étoilées, de particules de charbon brûlé, éclats de météorites échappées du Stromboli en colère, colère de Zeus. Au-dessus de la mer Egée, les effluves marines panachées aux exhalaisons du port du Pirée le captivent. Peu impressionné par les hautes vagues et ses embruns, Icare, escorté par son père, bat ses ailes majestueusement maintenant. Il se sent devenir si léger, zélé, sans réaliser qu’il est emporté dans un élan sans retour, sans mesure. Il vole ! Une fiente de goéland fétide le rappelle à l’ordre. Il ne doit pas s’essayer à voler plus haut, là est la limite, le repère que lui enseigna son père. Pas d’altitude !

Dans les airs, se sentira-t-il plus solide que sur terre ? Dans son élément ? Plus proche de l’astre solaire qu’il espère frôler à son zénith, se demande-t-il ? Sa mère lui répète souvent quand il évoque ses projets : ” Etre dans le vent , c’est une ambition de feuille morte” !  Mais connaît-elle la cime des arbres ? S’est-elle accrochée à la lune rousse ? A-t-elle déjà embrassé les étoiles ? Aurait-elle envisagé une seule fois de se suspendre à la queue d’une étoile filante ? Telle est l’ambition et l’audace d’Icare, fils de Dédale, pour s’affranchir : fendre les airs comme un oiseau!

Serait-il envoûté par le parfum volatile de l’absinthe enfoui dans sa besace ou enivré jusqu’à l’ivresse par le bercement de la brise ? Car sans aucune crainte, Icare l’exalté désobéit à son père et grisé par sa nouvelle puissance, poursuivit son envol, de plus en plus haut, à l’infini, sous l’incandescente voûte céleste, jusqu’à sa funeste chute dans l’écume de mer.

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Mythes et notre personnage

Petit Prince et la bête d’acier

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Il était une fois…un Petit Prince qui vivait sur une planète bleue, seul, enfin le croit-il ! Une étrange planète, minuscule, ondulée de terres et d’eaux bleues, enrubannée de fleurs bicolores au parfum de rose. Son modeste logis de roseaux et de chaume est une miniature, il y dort seulement. Petit Prince est curieux, aventurier, au pied droit récalcitrant, sauf quand il roule sur ses patins fluorescents. Son pas de patineur le conduit à belle allure par monts et par vaux. Continuer la lecture

Sur le rivage

Unique rescapée
Naufragée orpheline
Enivrée par le ressac

Bouteille millésimée
Ondinement ourlée
Ultimatum à l’encre bleue
Temps perdu
Echappée belle
Immortelle galérienne
Larguée par les flots
Loyale vagabonde
Ensommeillée sous le sable

Au secours ! Au large !

Larguée à l’abordage
Au-delà du bastingage
Messagère inconnue
Ecume de nos nuits et nos jours
Révélerais-tu les vagues de l’âme ?

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