“Que l’eau de l’encre libérée cascade au long des pages et nourrisse les feuilles “à Martial
“Koya Ludost ! ” (Quelle folie en croate) à Sylvia
Qu’y a-t-il derrière une goutte d’eau ?
La source ne coulait plus. Elle devait être bouchée. Pas complètement pourtant. Il y avait une petite flaque d’eau dans la broussaille, au bord du champ et les perdreaux venaient y boire depuis que la ferme était videé * (extrait l’eau des sources de Pagnol)
Alors, je suis descendue jusqu’au village. J’ai poussé la porte de la mairie. Le secrétaire m’a immédiatement reconnu, l’étrangère, la lyonnaise qui, débarquée ici il y a quelques mois, s’est mise en tête de trouver une ruine à retaper sur la commune. Elle n’aura que l’embarras du choix ! Elle peut toujours consulter le cadastre, elle n’y trouvera rien sur les sources, c’est chacun qui sait pour ses terres.
Je ressors bredouille, ni les plans ni le secrétaire n’ont pu me donner des renseignements sur cette source. Direction le poumon du village, l’unique commerce, bar-tabac-épicerie-antenne postale. J’y retrouve les habitués adossés au comptoir, des anciens pour la plupart, ils sauront me dire où se trouve la source sur la parcelle que je convoite. C’est là que je veux m’installer. De la bâtisse en ruines surplombant la vallée, le regard se perd à l’horizon sur des collines boisées. Une terrasse couverte d’une glycine m’attend, l’endroit rêvé pour écrire, ouvert sur la nature offerte.
Seul ombre au tableau, cette source qui ne coule plus. Trop éloignée du village, la parcelle n’est pas alimentée par le réseau d’eau communal. De l’absence d’électricité je m’accommoderai, mais sans eau, pas de vie.