Archives de catégorie : Actualités 2025

Juillet 2025 Stage d’écriture aux Estables (Haute Loire)

Thème : Le langage est la demeure de l’Être

Une semaine folle de créativité littéraire où l’on abordera tous les styles que vous aimez avec une sortie le mercredi pour se laisser surprendre au temps présent.

Du lundi 7 juillet au vendredi 11 juillet 2025
Lieu : Chalet d’Ambre aux Estables 43150
réservation auprès d’Andréa 04 71 08 33 52 / 06 73 40 24 44
Tarif du stage = 220 euros ; arrhes = 40 euros
Paiement par chèque ou virement

Sylvain Josserand
57, bis rue Victor Hugo La Cerisaie Appart. 221 73100 Aix-les-Bains
06 37 15 02 55    Mail : sylv.josserand@gmail.com

L’écrivain-poète Sylvain Josserand est animateur d’atelier d’écriture depuis plus de 20 ans (formation Aleph-écriture) et auteur de nombreux ouvrages dont certains primés.
http://sylvainjosserand.blogspot.fr

Voilà comment se déroule une journée :
Horaires : 9h00-12h00 ; 15h00-18h00
• La matinée débute par la « météo du groupe » et la lecture d’un poème. Chaque auteur vient avec un ouvrage pour partager un texte de son choix.
• Dans la journée, je propose trois ou quatre situations d’écriture allant de 15 à 60 minutes autour du thème choisi : cette année « Le langage demeure de l’Être ». À l’issue de chacun de ces temps d’écriture, chaque écrivant peut lire son texte au groupe qui l’écoute attentivement et avec bienveillance.
Aucun jugement sur la personne, mais au contraire un retour constructif et bienveillant. Si un texte est trop personnel ou provoque trop d’émotions, l’écrivant peut passer son tour.
• Si l’on n’est pas trop fatigué, des veillées de lectures à haute voix, de chants peuvent s’organiser spontanément.
En milieu de semaine, l’atelier part en excursion pour visiter un lieu ou un monument en rapport avec le thème. On écrit bien entendu et on partage un pique-nique tous ensemble. S’il existe un lieu de baignade, on fait une trempette.
Je conseille de prendre le maximum de photos, de réaliser des illustrations et de consacrer du temps à la réécriture des textes après le stage. Chacun pouvant ainsi réaliser son propre recueil de textes et le partager ensuite avec les autres.

Rêves et vision

Image folle et rêve étrange
Un livre ouvert une falaise
Des pages s’écroulaient des mots
Qui faisaient des tas sur la plage
Les mouettes venaient explorer
Ce qu’elles pouvaient picorer
Le recueil était tout troué
Comme dans l’Adrar à Ouadane
Et le sable faisait des dunes
Où se dessinaient des ridules
La mer était un grand désert
Où toutes les eaux absorbées
Par le buvard du bleu soleil
S’étaient retirées et cachées
La peur était qu’elles reviennent
En Tsunami tout engloutir
Il fallait marcher prudemment
Jusqu’au bateau dont le naufrage
Avait détruit les bastingages
Mais laissé intactes les cales,
Emplies d’or et de bijoux rares…
Mais comment s’en emplir les poches ?
Et puis s’il restait des pirates ?
Je me cherchai un véhicule :
Me fabriquai un char à voile
Avec plusieurs roues de brouette
Chargeant ce que je pouvais d’or
Je partis glissant vers l’ailleurs
En m’inquiétant de la soif
Il fallait rejoindre la côte,
Mais de quel côté la trouver ?…
Je pensais à suivre un oiseau
Blanc qui volait tout prêt de moi
Et commençais à lui parler
– Dis bel oiseau où dois-je aller ?
– Viens avec moi jusqu’à mon nid.
J’abandonnais donc mon radeau
Et je m’envolais avec lui…
Nous survolâmes la planète
Jusqu’à devenir satellites
Près d’une station orbitale
Ou des cosmonautes charmants
Opéraient des réparations
Reliés par leur cordon
Ombilical
C’était le grand nid de l’oiseau
La mère était là qui veillait
Nous protégeant de toutes vagues…
En pénétrant dans le vaisseau
Spatial je fus bien rassuré
J’aurais à boire et à manger.
Peut-être il fallait revenir
Devenir un homme grandir,
Je m’extrayais et je plongeais
Sans parachute avec confiance
Il me semblait que je volais
Du moins planais
Tranquillement je me posais,
Dans la prairie de la montagne
Où mille fleurs bien accueillantes
M’offrait leurs beautés leurs parfums

Martial le 17 février 2023

Librairie La Folle Aventure

2024 Publication personnelle de Marie Noelle Eppely

Vous voulez mieux comprendre d’où vient cette fabuleuse énergie qui anime libraires et bénévoles de La Folle Aventure ? Pour le savoir, lisez le livre passionnant écrit à l’occasion de l’anniversaire des 5 ans de l’ouverture de la librairie. Marie- Noëlle Epelly, engagée dès le début du projet, raconte les étapes de cette aventure collective, riche en convictions, espoirs, rebondissements. Le récit est émaillé d’encadrés qui présentent les partenaires, sans qui rien n’aurait été possible.
Un livre qui donne envie d’entreprendre ensemble.

Visiter la librairie La Folle Aventure

 

 

 

Vision et Paysage

 

Il est un paysage gravé dans ma mémoire,
Un souvenir lointain qui parfois ressurgit.
Il est un paysage enfoui dans le passé
qui, comme une vision, éclaire, protège et réconforte.
Le temps n’a pas fané l’éclat de ses couleurs,
Des bleus profonds, saturés, ourlés d’un jaune sable.
La blancheur d’une maison qui rayonne au soleil.
Pareil à un tableau d’art contemporain, dépouillé, essentiel,
avec ses tâches de lumière délicatement disposées.
Elles diffusent chaleur, douceur et bienveillance.
Cette vision paysage se dresse comme un rempart dans mon univers intérieur.
Contre le gris du ciel, contre les inquiétudes, contre les rugosités du monde.
Une évidence, une protection.
Assise à l’arrière de la voiture que conduit mon grand-père, le nez collé à la vitre,
Je regarde, éblouie, la splendeur de l’été à Tanger.
Plus de soixante ans ont passé.

Catherine Cohen
Paris, le 5 avril 2024

A ma mère

La porte s’ouvre sur une pièce lumineuse exposée, en ce huitième étage, à l’immensité du ciel
grâce aux larges baies vitrées qui lui font face.
Un fauteuil haut tourne le dos à l’entrée, depuis la pièce principale. Il est nécessaire de
s’avancer, de le contourner pour apercevoir l’ombre de ta silhouette, ton corps lourd affaissé sur le fauteuil, tes traits fins, tes beaux cheveux blancs. Tu te tiens immobile, absente au monde
autour de toi, absente à toi même. Le claquement de la porte, la sonorité de mes pas, ma voix
lancée vers toi, exagérément enjouée, n’ont provoqué aucune réaction de ta part.
Posée là, face au ciel, tu n’en distingues pas les nuances bleutées, tu ne remarques pas les
longues traînées blanches, brumeuses, tu ne ressens pas la caresse d’un rayon de soleil
oblique qui vient danser vers toi.
Lasse, fatiguée, inerte, tu sembles perdue dans un monde parallèle ou dans un autre temps,
peut-être.
Il est pourtant clair et fonctionnel ce lieu. Pas seulement, il fourmille aussi de souvenirs de
famille, de beaux tableaux, de livres, de meubles raffinés à l’extrême comme ce cabinet florentin sur son socle de plexiglass, ce guéridon en marqueterie, la lampe paon en cloisonné chinois, tant d’autres encore.
Tu ne les vois plus, ces objets témoins d’un autre temps, qui t’ont accompagnée, élégante et
enjouée, dans le mouvement de ta vie.
Comment tout cela a- t’il pu arriver, comment sommes nous parvenus à ce point de non retour?
Y-a-t-il eu, précisément, un instant de bascule, ou bien encore le temps a-t-il érodé ton désir, doucement, patiemment, l’effritant, te faisant reculer, renoncer, abdiquer, chaque fois un peu plus ?
Nous t’avons couverte de notre tendresse, nous, tes filles, nous t’avons regardé t’éloigner dans
ta nuit, impuissantes.
Nous venions t’apporter nos histoires du monde du dehors, nos photos, nous forcions un peu
nos rires pour te retenir encore un peu.
Ton désir s’en était allé.
Le fil a fini par se casser.
Dans quelques jours nous rendons les clés.
Il va falloir, il faut, retenir notre souffle, déplacer nos regards, emballer nos peines, vider les lieux et, définitivement, refermer cette porte.

Catherine COHEN
Paris, le 16 mars 2021