Le soir est descendu sur le lac d’Issarlès, les roseaux plient sous le vent, des poules d’eau surprises par un mouvement dans les fourrés s’envolent précipitamment, une loutre ou un ragondin peut-être. Un hibou répond au coucou dans le lointain.
La face ronde et glaciale de la lune se ride à la surface des flots. Sentinelles noires, les sapins enserrent le chaudron qui retient les eaux visqueuses et insipides du lac.
Cassiopée est seule sur la grève, sa longue chevelure flotte sur ses épaules frêles Sa silhouette diaphane se détache, auréolée d’une fluorescence scintillante, elle avance dans l’épaisseur de la nuit, les pieds nus. Les eaux se fendent et lui frayent un passage au milieu des flots.