Archives de catégorie : SYLVAIN

Regroupement de tous les textes de Sylvain

Dialogue de saison

– Allo Win ?
– Je suis aux abonnés absents !
– Laissons aux Celtes la fête de Samain !
– C’est leur fête, pas la nôtre.
– On respecte ?
– Bien sûr.
– Vivons dans la Lumière !
– Et non dans les ténèbres !
– Laissez le diable où il est.
– Et les vaches seront bien gardées.
– Le diable a trop de boulot !
– Sur toute la Terre ?
– Oui !
– Ah ?
– il doit enrichir les marchands de canons !
– Ah bon ?
– Et tous les mecs gavés de stock-options !
– Et les gamins avec leur seau de bonbons ?
– Des victimes collatérales de la globalisation

Aix-les-Bains
Sylvain Josserand
31 octobre 2025

Alcool

 

C’est un poison dangereux
Tu le prends malgré tes vœux
Il remugle dans tes tripes
Il capte tes synapses multiples

Tu voudrais lui échapper
Il brouille tes mémoires
Il te rattrape au sentier
De sa gloire dérisoire

Tu en bois deux verres
Lors d’un repas convivial
Il est ta pantoufle de vair
De Cendrillon seule au bercail

Chaque jour tu lui résistes
Mais toujours il insiste
Te guide telle une boussole
Vers les têtes de gondole

Comme tu en as honte
Tu changes de supermarché
Tel Sisyphe tu remontes
Ton misérable rocher

Tu te sens condamné
À la cirrhose annoncée
Car il est savoureux
Ce nectar des dieux

Tu te sens vulnérable
Si tu es frustré meurtri
Quand tu es mal compris
Avec l’envie d’être aimable

Tu te sens lâche et amer
Comme un fils avec sa mère
Comme un mari faible
Sous les cris de son épouse

C’est une spirale infinie
Si tu en décides ainsi
C’est une Voie d’Espérance
Et d’immense délivrance
Si tous les jours tu pries

Sylvain Josserand
12 septembre 2025

Des livres, des machines et des gens.

 

Je ne sais pas à la vue de ce superbe reportage de photographies de Christine dans quel ordre écrire le titre. Les mathématiques me disent naturellement que je dispose de 6 combinaisons en prenant la factorielle de 3 :
Livres, machines, gens
Livres, gens, machines
Machines, livres, gens
Machines, gens, livres
Gens, machines, livres
Gens, livres, machines

C’est une atmosphère, une odeur d’encre, de papier, une infinité de sons. Le cliquetis des lettres de haute et basse casse, les martèlements et le souffle asthmatique de la Heidelberg, le crissement huileux du bras pour régler la vitesse d’impression, le clic-clac de la machine à coudre, le feulement de la guillotine du massicot. Les voix de Laurine, de Monique et de Benoit.
Un orchestre de musique de chambre pour élaborer au milieu des épicéas, des épilobes en été, de l’humus et des champignons en automne, de la burle en hiver et des jonquilles au printemps la plus belle invention de l’homme : le livre.
Des mots, des lettres, des illustrations sont figés là pour l’éternité non pour prendre la poussière, non pour être mangés par des xylophages mais pour faire rêver, frémir, pleurer, rire et transmettre le savoir. Ce savoir, compagnon indispensable de la connaissance et à la quête de la vérité.

Sylvain
15 juillet 2925

Des cerfs-volants

Des cerfs-volants

Des cerfs-volants fuyants qui ne servent à rien
Des parapentistes qui se prennent pour Icare
Des crapauds croissants qui forniquent dans leur mare
Le Queyras n’a plus ses valeurs de gens de bien

Les hauts sommets se méritent avec pieds et mains
Seuls ceux qui sont prêts à mourir dans le brouillard
Peuvent attendre l’Olympe des vrais montagnards
Touiller le pain de la fondue dans ledit vin

Une vache meugle dans le pré du papé
Un âne hennit fort en montant sa dulcinée
Un berger jouit avec son amant des sous-bois

Le torrent cascade de rocher en rocher
L’hollandaise se baigne nue et sans effroi
Sous le voile de la mariée du névé

Sylvain
Aix-les-Bains
Le 31 juillet 2025

Le boulanger du camping

Un boulanger bleu au camping des mélèzes
Un homme vert en kilt rouge achète un croissant
Jean taille un bâton gris de marche bondissant
Papy dans la sente gambade toute à son aise

Le boulanger du camping gagne du pèse
L’homme voit son kilt rouge soulevé par le vent
Jean commente les dessous du mec peu balaise
Une hollandaise vegan au teint rougissant

Papy disserte sur les effets du Wokisme
Et regrette les joies du communautarisme
Jean refait le monde avec la douce Élodie

Les fa-dièses chahutent avec Riri
La vie en pleine nature se reflète en prisme
L’homme vert en kilt est un gourou du sexisme

Ceillac, le 28 juillet 2025
Sylvain

Le lac du miroir

 

Photo de Sylvain : lac du miroir Hautes-Alpes 24 aout 2017 ; ma dernière randonnée en montagne ; en descendant mon genou était fusillé

Le lac du miroir où pareil à Narcisse
Tu te contemples aux reflets de l’onde pure
Tes amis font un barbecue aux saucisses
Avec du ketchup et des herbes de nature

Le lac en forme de croissant turc ou suisse
Clapote au vent des pics en battant la mesure
Des gamins sur les névés jouent à la glisse
Avec des sacs poubelles ou leurs chaussures

Dès l’été Les glaciers fondent dans les ajoncs
Des marmottes sortent de leur hibernation
Les aigles kamikazes foncent sur leur proie

Le lac de montagne où pissent les chamois
Les bouquetins et les randonneurs en émoi
Un pêcheur taquine des ablettes et goujons

Sylvain
Aix-les-Bains
23 Juillet 2025

Cascade

Cascade de la Vis
Où tu perdis ta vie
Cascade où je prie
Le jour et la nuit
Bonheur du cœur
Malgré la fureur
De son malheur
Mère des douleurs
Espérance vécue
Dans le Christ
Gloire au travail
Sur Soi en Fraternité
Espérance vécue
Dans la Lumière
En toi le germe
Du Yod éternel
L’énergie de l’Esprit
Nourrit chaque cellule
La Lumière originelle
Irradie tout corps meurtri

Sylvain Josserand
7 mai 2025

Guerre et Paix

Chaque situation quelle qu’elle soit, a eu sa raison d’être dans le chemin de ma vie.
J’ai relevé cette phrase dans l’une des lettres d’une personne détenue avec qui j’ai un échange épistolaire régulier, depuis deux ans, via le courrier de Bovet.

À l’ombre de ses barreaux, ce monsieur, dont je connais presque rien sur ses antécédents judiciaires, professionnels et familiaux — je ne sais pas son âge — est source pour moi d’un questionnement personnel.

Il évoque ici un sujet souvent débattu en philosophie : le déterminisme. Est-ce que les choses qui m’arrivent sont écrites à l’avance ? Suis-je prédestiné ? Est-ce que c’est mon karma comme le pensent les Bouddhistes ?

Ou bien, est-ce qui m’arrive dans la vie de positif, de négatif, voir de catastrophique est de mon seul fait ? Quels sont les effets réels de mes actions et de mes pensées sur le cours de ma vie ?

Je n’ai aucune réponse à toutes ces questions.
Qui en a ? Les gourous ? Les penseurs dogmatiques des diverses religions ? Les coachs en développement personnel ? Les économistes ? Les chefs d’État ? Les dirigeants des multinationales ? Les influenceurs qui manipulent l’information grâce à l’IA ? Les journalistes des médias en continue ?

Les événements heureux ou malheureux sont-ils des leçons de vie ? Dois-je les vivre dans la joie ? Dans l’enthousiasme ? Dans désespoir ? Dans la révolte ? Dans la colère ? Ou dans l’espérance ? C’est là mon libre-arbitre.

Dois-je jalouser celui qui semble mieux y parvenir que moi car il a plus de talent, plus d’intelligence ou de savoir-être, d’avoirs à la banque, pour mener sa barque de sa naissance jusqu’à sa finitude ?

Ma seule certitude : c’est que se poser ce type de question pourrait être, déjà, un gage de paix dans les familles, les associations, les entreprises et entre les peuples.

Depuis 8 000 ans on nous apprend à faire la guerre, à bâtir des fortifications, à inventer des armes de plus en plus sophistiquées, à faire la compétition dans les arènes du cirque ou dans les entreprises — à tuer l’autre. 0n se croit propriétaire d’un petit lopin de terre, de quelques m2 dans un quartier huppé et même de notre sépulture. Alors que nous ne sommes que les locataires d’une planète qui appartient au système solaire et dont la durée de vie restante est estimée à 2,5 milliards d’années. Nous avons connu cinq extinctions ; nous sommes actuellement dans la sixième extinction.

Depuis plus de 8 000 ans, on suit aveuglement les pires tyrans, les dictateurs les plus fous, les patrons le plus avides mais on met dans des ghettos, on crucifie, on assassine, on torture, on maintient en prison, on gaze et on anéantit dans des fours les porteurs d’une loi d’Amour et d’espérance.

Ma seule certitude : changer de lunettes et remplacer les piles de mon sonotone.
La paix, la prospérité, la liberté de circulation pour les peuples, la fin de la faim, l’extinction du capitalisme mortifère ne pourraient être envisageables que si je suis en capacité de me mettre à l’écoute de l’autre. Ce qu’il possède je ne le possède pas. Son talent est le sien. Son intelligence, sa culture et ses avoirs lui sont propres. J’ai d’autres choses à partager avec lui.

En ce lundi de pâques : c’est la mort de mon ego sur la croix dans la lumière divine ; c’est le temps de la médiation silencieuse dans les enfers de mes nombreux défauts et de ma dépression ; un lent cheminement vers la Connaissance pour mieux apprendre à me méfier des pièges du Satan ; découvrir en moi le scintillement du germe divin ; puis enfin l’Éveil de la conscience.

Au quotidien, c’est pour moi, en toute humilité la nécessité d’être un messager en paroles, en pensées et en actions de cette loi d’Amour universelle par ma peinture, ma poésie, mon objection de conscience et mon ouverture aux autres.

Sylvain Josserand
Aix-les-Bains
Le 21 avril 2025

Mary au balcon

Dans son jardin d’Eden
Mary la souveraine
Sourit à la vie

Mary au balcon
Des glycines à foison
Joie dans tous les coeurs

Jaune, rouge, bleu
Éclats d’un printemps radieux
Sourir’o balcon

Mary a monté les marches
Regard à l’horizon
La vie devant soi

La senteur des fleurs
Le cri-cri des grillons
Mary s’élève

Elle a gravi toutes les marches
Nous l’attendions
Sans jamais perdre espoir

Près de la claire fontaine
Perchée sur son balcon
Mary chantera-t-elle

Mary la soprane
À la claire fontaine
Elle déclame

Reine en son royaume
Toutes fleurs écloses
Elle fait la pause

La reine des prés
En son Ardèche aimée
Nectar du miel

Ranga écrit par Claire, Mary et Sylvain // 10 avril 2025

Manifeste pour la paix

Baignade d’une larme de soleil
Sur le lac, la plage et le ciel
Un gosse chevauche sa draisienne
Un rameur s’époumone
Un Kite-surfeur s’envole
À la cime des vagues glacées
Des retraités déambulent
Le nez emmitouflé au vent
Un pécheur taquine une carpe
Un chien tire un joggeur
Tel un traineau sur la neige
Un sage médite en Zazen

Ailleurs

Les marchands de canon
Les tyrans mortifères
Boivent le sang des innocents
Des miséreux endoctrinés
Aux femmes violées
Aux enfants massacrés

Amis.es dites non à la violence
À la haine dans votre corps
Votre âme votre Esprit
Amis.es dites oui à l’Amour
À la création dans votre corps
Votre âme votre Esprit
C’est cela la Vie

Sylvain Josserand
Aix-les-Bains
2 avril 2025