La barque et le panier
Ils sont pays, tous deux,
pays de l’Ain,
L’une navigue
L’autre collectionne. Continuer la lecture
La barque et le panier
Ils sont pays, tous deux,
pays de l’Ain,
L’une navigue
L’autre collectionne. Continuer la lecture
Participation.
J’entre dans la boutique à mots.
_ Bonjour, j’ai pensé à votre boutique spécialisée car je cherche désespérément à acheter de la participation.
_ Bienvenue, vous êtes au bon endroit, et comme vous le voyez nous sommes bien achalandés en mots, en tous genres, et aujourd’hui, aujourd’hui seulement, en pots de miel bio, promotion exceptionnelle, 5 euros le pot de 500 grs. Continuer la lecture
Entre amis.
C’était après un dîner d’amis, de vieux amis. Ils étaient cinq : un écrivain, un médecin et trois célibataires riches, sans profession. Ce fut une soirée animée, bien arrosée comme d’habitude. Pourtant une fois de plus, aucun n’a su avouer son activité nocturne à la boutique ? La Malle Ouverte ? Pourtant tous les noctambules en mal d’aventures la fréquentent cette échoppe ésotérique : sans jamais se le dire ? Secret de polichinelle ! Continuer la lecture
Perles.
Elle naît de l’océan
S’élève en eau salée
S’agite sous les flots
Aile de papillon
A portée de main
A portée de couteau
Le silence de mer la berce
L’énergie solaire la nourrit
Elle se la coule douce sous sa coquille.
Soupir étonné de la feuille de thé
Parfum végétal
Arôme floral
Infusée dans une minuscule
Théière d’antan
Venue d’ailleurs
Esprit de l’eau
Brume de souvenirs
Instant d’éternité.
Destins croisés
Sans lendemain
D’une huître vert-émeraude
A la saveur iodée
D’une feuille de thé bleu-vert
A la fragrance osmanthus.
Consigne d’écriture : on parle aux objets, un objet que j’ai depuis longtemps, je dois me débarrasser de lui, écrire un monologue.
A toi horloge vagabonde,
Au moment de nous quitter, je tiens à te dire combien tu comptes pour moi, pour nous. Au cœur de notre maison, tu as su trouver ta place.Tu tic-tac tout au long du jour et de la nuit, tu égrènes les heures et les demies. A ta manière, sans flonflon, tu rythmes nos vies. Ton murmure discret est notre tempo et nous te réservons une oreille bienveillante rien que pour toi, mine de rien ! Aujourd’hui pourtant nos vies se séparent. Tu viens d’être choisie pour l’autre maison, celle de l’horloger de la famille qui sait d’instinct mettre les pendules à l’heure !
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Dès sa naissance, Culbleuto pense qu’il est double, impossible pour lui de n’être qu’un, deux en un, il joue sur les deux tableaux. Un jeu ? Oui, Culbleuto est joueur et farceur, il va vous surprendre dans ce labyrinthe ! Continuer la lecture
Au Bouchet en écoutant la musique des aborigènes d’Australie
Sous le pont coule le son
tape le djembé
scande la mélopée Continuer la lecture
Mythes, légendes et contes se tricotent, s’articulent, s’entremêlent, se chevauchent, s’épaulent, se dispersent, se font écho, s’éparpillent, se distillent, s’émancipent. Ce sont les berceaux de notre littérature, les images de nos rêves, la musique de nos pas, les berceuses de notre enfance, les marmites de notre imaginaire, les épices de nos mets, les effluves de l’histoire humaine, la gloire et le ferment du partrimonie mondial culturel.
Elles nous accompagnent, indispensable vivier, à notre insu !
Icare aime le miel, le miel de sapin du Velay, son odeur de résine l’attire. Dès l’enfance, il se crée ainsi ses premières moustaches miellées qu’il pourlèche à satiété lorsqu’il s’échappe. Il pense à ses ailes tout le jour. Il emplit inlassablement sa boîte à trésors de monnaies du pape, fines, légères, transparentes. Assemblées en quinconce, telles des écailles de poisson, gainées de cire d’abeilles, elles formeraient des ailes, des voilures. Leur goût délicieux se confond à celui des hosties partagées au temple fait de minces lamelles de nougat et de genièvre, un régal, il ne peut s’en passer ! Elles seraient plumes de geai plantées dans une guimauve verte aux saveurs mentholées, ourlées de gelée à la verveine simple. Ainsi Icare a rêvé, imaginé et construit ses ailes libératrices et tout aussi défaillantes.
Ce premier envol d’Icare est lent, indécis, pataud. Il s’élance au-dessus des buis verdoyants à la senteur amère et enivrante, elle le suivra jusqu’à la mer. Le souffle du vent est chargé de fumet de poisson, de poussières de cendres étoilées, de particules de charbon brûlé, éclats de météorites échappées du Stromboli en colère, colère de Zeus. Au-dessus de la mer Egée, les effluves marines panachées aux exhalaisons du port du Pirée le captivent. Peu impressionné par les hautes vagues et ses embruns, Icare, escorté par son père, bat ses ailes majestueusement maintenant. Il se sent devenir si léger, zélé, sans réaliser qu’il est emporté dans un élan sans retour, sans mesure. Il vole ! Une fiente de goéland fétide le rappelle à l’ordre. Il ne doit pas s’essayer à voler plus haut, là est la limite, le repère que lui enseigna son père. Pas d’altitude !
Dans les airs, se sentira-t-il plus solide que sur terre ? Dans son élément ? Plus proche de l’astre solaire qu’il espère frôler à son zénith, se demande-t-il ? Sa mère lui répète souvent quand il évoque ses projets : ” Etre dans le vent , c’est une ambition de feuille morte” ! Mais connaît-elle la cime des arbres ? S’est-elle accrochée à la lune rousse ? A-t-elle déjà embrassé les étoiles ? Aurait-elle envisagé une seule fois de se suspendre à la queue d’une étoile filante ? Telle est l’ambition et l’audace d’Icare, fils de Dédale, pour s’affranchir : fendre les airs comme un oiseau!
Serait-il envoûté par le parfum volatile de l’absinthe enfoui dans sa besace ou enivré jusqu’à l’ivresse par le bercement de la brise ? Car sans aucune crainte, Icare l’exalté désobéit à son père et grisé par sa nouvelle puissance, poursuivit son envol, de plus en plus haut, à l’infini, sous l’incandescente voûte céleste, jusqu’à sa funeste chute dans l’écume de mer.