Chouette effraie

A� Au bout de la pluie, il y a la mer. Et du torrent surgit la cascade, une cascade da��eau de roche, envoA�tA�e par les orgues basaltiques. DA�voilA�e par son chant, son cri mA?me, la belle chevauche les orgues, dA�borde sur les rochers. Un arc en ciel rA�vA?le ses couleurs, halo de lumiA?re aux reflets mA�talliques, caressA� par un vent cruel.
Qui loge dans cette grotte voilA�e par la chute da��eau ? Des vermisseaux nouveaux nA�s, des scarabA�es effarouchA�s, des tA?tards en retard, des chauves souris endormies, des araignA�es A�bouriffA�es ?A�Une chouette effraie !


Elle sa��A�lance une nuit de pleine lune. Son cri angoissant emplit la forA?t endormie. Da��arbre en arbre, le rapace nocturne connaA�t bien son territoire. Son envol brise le silence. Ira -t- il nicher sous le porche aux A�pis de maA?s suspendus ? OA? rA�ussira -t- il A� temps A� se percher sur le clocher de la��A�glise pour les alerter ?
Car la mer monte. Son grondement sourd est masquA� par la clameur de la cascade. Cependant, le ciel est agitA�, les feuilles tremblent insensiblement. Nul na��y prA?te encore attention. Un ragondin parade au bord du fossA�. Une truite A�garA�e sursaute. Un liA?vre se rA�gale de plantain. Une vipA?re aspic dA�vore un rat des champs.
De la��A�paisseur des tA�nA?bres survient la pluie. Une forte pluie qui se met A� cingler les roches en saillie. De grandes eaux en jaillissent et rebondissent. La chouette affolA�e bat de la��aile. DA?s lors, une puissante houle tourbillonne entre les rives. Elle roule en une A�crasante vague da��orage, fA�roce, sans limites. Franchira -t- elle la falaise ? Elle arrive A� tout dA�vaster sur son passage : arbres, cabanes, barriA?res, poteaux, murets, enclos, bA?tes et gens. La mer enfle A� vue da��A�il, son tumulte sa��intensifie. Elle dA�ferle jusqua��A� la grotte ensorcelA�e : mystA?re englouti !