Tant de livres ! Qu’il est difficile d’en choisir. J’ai la nécessité de tous et ceux qui me restent à découvrir, sont aussi importants pour moi, que j’ai lu déjà et qui attendent ma relecture. En choisir un m’est impossible. Mais qu’un livre me choisisse, cela m’est arrivé avec les écrits d’Etty Hillesum. Ce fut vraiment comme une rencontre. Une rencontre préparée et annoncée.
Ce fut Sylvie Germain qui m’en parla la première, dans un ouvrage dont j’ai oublié le titre, elle évoquait ce nom, cette figure, et ce titre à Une Vie bouleversée. Le temps passa un peu mais l’évocation ne pouvait rester sans suite et je me procurai le livre. Je lus le livre par un séjour de neige, dans le Vercors et les flocons semblaient tourner les pages avec la légèreté profonde de la mélancolie alliée à la beauté et à la vérité Les Lettres de Westerbork, suivait ce résumé des onze cahier du journal des deux dernières années de vie (1941-1943)de la jeune amsterdamoise, décédée à 28 ans.
C’est un livre que l’on n’oublie pas et qui vous en demande encore davantage. Et je l’obtins quelques années plus tard, avec la parution cette fois complète et intégrale du journal (dont manque pourtant l’un des cahiers, disparu, à jamais ?) et de l’ensemble des écrits conservés, lettres, notes et documents.
Un ensemble de mille pages bien serrées, lues et relues, et puis cette décision peu à peu qui s’impose, reprendre en Poésie, chacun des cahiers, les traduire en mes mots, et les publier, faire partager, cette rencontre, ce compagnonnage, cette adoption.