L’écrit me semble nécessaire,
Comme lire, c’est respiration,
À l’inspire on reçoit les textes,
À l’expire on en donne aux autres ;
Ce me fut transmis par le sang,
Je n’ai pas coupé le cordon
Qui de ma mère était chanson,
J’ai bu le lait de ses poèmes
J’ai reçu ses bonnes paroles :
Quand il fallait se coucher tôt,
Le lendemain au déjeuner,
Elle me racontait le film,
Défilant sur nappe bleutée,
De la veille en télévision.
Je fus élevé dans les contes
Et les histoires, les poèmes,
Je les relisais avec elle,
Et puis quand vinrent les études
Qu’elle partagea avec moi,
Agrégation et Doctorat,
Lisant les livres du programme,
Analyses et commentaires,
Elle progressa dans les formes
Et parla couramment
L’Alexandrin Classique,
Multipliant les prix,
Les banquets et les coupes,
Les éditions de livres
Et les compositeurs.
Elle m’éduqua dans l’écrit,
Aujourd’hui c’est moi qui la lis
Et l’évoque dans mes quatrains.