Archives de catégorie : MICHELLE

Regroupement de tous les textes de Michelle

Mythes et arts plastiques

Deux lascars, ayant, chacun de leur côté, vécu une vie d’aventure, se retrouvent sur un même lit d’hôpital. Le premier, Giscard, a perdu l’œil droit, aussi la partie droite de la commissure de ses lèvres; une partie de l’une de ses joues est aussi creusée.

C’est vrai que j’avais qu’à pas faire l’andouille dit-il laborieusement; il est possible que je m’étrangle à chaque bouchée. Avaler de la purée jusqu’à la fin de mes jours, quelle tuile!

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Mythes et cinéma

Le mont Signon

D’abord, une montée pentue, estivale, aux mille et une senteurs. Au sommet, l’entrée dans un autre monde minéral, désordonné, en déroute avec cette impression subite et désagréable d’être pris à la gorge, comme si un crash aérien venait de s’y dérouler.

En effet, l’avion, tel un reptilien semblait s’être couché là, par convulsions multiples et phénoménales, au point d’avoir projeté en tout sens mille salves de pierres, s’étant frayé un passage, de manière déterminée, dans les entrailles de cette lauzière abandonnée, en y creusant des excavations, des béances, telles des cicatrices à ciel ouvert. Je marchais sur un cimetière sans le savoir! Pour un peu, monterait une odeur de charogne; et même le crissement de mes pas, presque cristallin, me faisait frémir d’horreur aux cris des condamnés.

Alors que l’horizon, dégagé de toutes fumerolles, arbore un ciel sans nuages, je ne vois ici que la malédiction d’Adam qui se continue. 

Mythes et notre personnage

Une masure en lisière de forêt

Six jeunes garçons y vagabondaient de-ci, de-là, tour à tour d’humeur fantasque ou apaisée : leurs prunelles contenaient toutes les teintes verdoyantes des alentours ; leurs oreilles, entraînées aux multiples trilles des oiseaux des bois, fourmillaient de sifflements, de cris, de mélopées.

A la tombée du jour, à cette heure dite entre chien et loup, sans même avoir besoin de se concerter, ils se regroupaient et unissaient leur voix en la clairière. Ce moment enchantait leur mère. Même les animaux des bois s’immobilisaient un instant, pointant leurs oreilles dans leur direction. Continuer la lecture

Poèmes de Michelle

Blanc Gris

Blanc
Gris
Balaiement des nuages
L’épi qui monte
Une porte entre deux arbres
L’oiseau qui fend le tronc
Craquement imperceptible
Balancement des cordages
Surgissement d’un masque
Blanc
Le bras droit levé vers
Le silence
“Lion végétal, mon frère
Attendrais-tu le voyageur?”