Archives de catégorie : MARY

Regroupement de tous les textes de Mary

Mary au balcon

Dans son jardin d’Eden
Mary la souveraine
Sourit à la vie

Mary au balcon
Des glycines à foison
Joie dans tous les coeurs

Jaune, rouge, bleu
Éclats d’un printemps radieux
Sourir’o balcon

Mary a monté les marches
Regard à l’horizon
La vie devant soi

La senteur des fleurs
Le cri-cri des grillons
Mary s’élève

Elle a gravi toutes les marches
Nous l’attendions
Sans jamais perdre espoir

Près de la claire fontaine
Perchée sur son balcon
Mary chantera-t-elle

Mary la soprane
À la claire fontaine
Elle déclame

Reine en son royaume
Toutes fleurs écloses
Elle fait la pause

La reine des prés
En son Ardèche aimée
Nectar du miel

Ranga écrit par Claire, Mary et Sylvain // 10 avril 2025

Il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte

2021 Parution personnelle de Mary Valette

Une ferme à la périphérie de Vienne (Isère), ville en plein essor, à la fin des années cinquante. Une petite fille regarde la pendule qui égrène les minutes interminables qui la séparent de la venue de sa maman qui l’a placée, le temps d’un été, chez la nourrice à la campagne.
Par fragments, l’auteure évoque les moments forts qui ont jalonné son enfance marquée par l’incompréhension, la peur et la violence.
Un récit intime pour déposer les pleurs et réparer les blessures de l’enfance.

 

Exemplaire disponible sur demande auprès de l’auteure

Publié dans la   Collection Le Parc  –  Prix : 12€  + frais de port

Pêche miraculeuse

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J’étais venue rendre visite à une jeune collègue qui venait d’accoucher. Les amies réunies autour du berceau s’émerveillaient des babilles de l’enfant, ignoraient la jeune mère embarrassée de tenir en son sein un trésor, une énigme à elle révélée.

Nos regards se sont croisés, je perçus en elle un trouble et partageai, l’espace d’un instant, son terrifiant secret. Malgré le dégoût qu’elle en avait, elle donnait le sein à son enfant. Cet enfant était à la fois l’âme du lieu et son diable. Continuer la lecture

Jeu loufoque sur deux tableaux

La danseuse décomposée fait des pointes sur le ponton d’un transatlantique sous le regard médusé de l’équipage envouté par les arabesques de l’étoile. Tandis que le mécanicien en chef, maitre du ventre de l’immense goélette, fier comme un baldaquin, assourdi par le tonitruant bruit des moteurs, active sans fin la machine infernale qu’il a fabriqué de ses mains. Il la nomme Barcelone, en souvenir des longues années passées dans les geôles de sa prison pendant lesquelles il a conçu son redoutable engin. Composé de clefs à mollette, de roues d’engrenage, de pièces d’armurerie, l’homme, reclus, sourd à la liesse de la foule sur le pont, jubile à passer à l’aboutissement de son œuvre.

Un dernier cure-dents dans la roue infernale, il se recule et, béat, admire sa créature.

Matin d’hiver

Par un froid matin d’hiver, sous un ciel limpide traversé par un effilé de nuages, Yuki tire son petit frère par la manche. Nao renâcle à se rendre à l’école. Emmitouflés sous quatre couches de paletots matelassés, les pieds enveloppés de papier dans leurs sabots d bois, ils avancent, courbés contre le vent, réduits au silence de crainte que le vent ne s’engouffre et leur glace la poitrine.

Nao tombe une nouvelle fois à genoux sur le chemin enneigé. Étoile crucifiée, engoncé sous les couches de vêtements, il tarde à se relever, à faire surface, à reprendre pied. Tel un nageur épuisé, ankylosé de tous ses membres, il se laisse couler sans se débattre.

Yuko le tire par les bras, par les pieds, elle lui frappe le dos, le retourne, l’appelle, tente de soulever son petit corps inerte. Elle souffle sur ses mains, sur ses yeux, sur sa bouche. L’enfant s’anime, fait surfaces, des larmes de neige inondent son visage bleui. Elle l’enlace si fort jusqu’à manquer de l’étouffer. Pris d’une toux, hoquetant, Nao hume l’air, ses narines se gonflent, ses yeux s’agrandissent démesurément, vers quel rivage a-t-il dérivé ? Il semble la reconnaître, lui sourit et dans un élAn s’abandonne à l’étreinte, leurs cours battant à l’unisson.

La vie idéale

Le corps apaisé et la main offerte
Le cœur ouvert à la méditation
Songe à la divine contemplation
De la rizière ondulante et verte

Vagues de terrasses se déployant
Saris colorés courbés vers l’espoir
D’une récolte généreuse au soir
Au rythme martelé des gamelans. 

Poème de bric et de broc

Passons aux choses sérieuses
A l’objet qui nous réunit : l’écriture
Pour certains, ce n’est pas chose facile
Moi, çà me rend toute chose
J’ai de temps en temps besoin de prendre une pause
Parfois même j’en ai ma dose
Alors je passe à autre chose
Aux choses de la vie
Au bon repas que l’on va partager, par exemple
Mais çà, c’est autre chose. 

Adopter un livre

Un turbulent silence d’André Brink, écrivain sud-africain d’expressions afrikaans et anglaise, est un livre choral qui relate des circonstances et des conséquences d’un crime perpétré dans le bush. Chaque événement est mis en perspective par des protagonistes différents qui, chacun à leur tour, détaillent leurs ressentis et leur interprétation personnelle dudit événement.

Ce roman se déroule à l’époque féroce de l’Apartheid en Afrique du Sud dans un paysage sauvage et sous un climat lourd et pesant. Les non-dits et la non communication entre les êtres conduisent à un drame qui enfle et que l’on pressent au fil du livre.

Tant la forme que le fond de ce roman me fascinent. Il y a plus de trente ans que je l’ai lu et il fait encore écho en moi au point de m’inspirer le sujet et la structuration de mon projet d’écriture en cours.