Près du feu de bois un soufflet à mots
J’en use quand ma flamme poétique est éteinte
Objet fétiche quand l’inspiration faseille
Telle la lampe tempête du bureau de Chambod
Mes maux me submergent tel un tsunami
Les lettres de mon parchemin fuient la page blanche
Escaladent l’échelle de corde du pendu
Puis plongent dans l’Ain comme des bulles de savon
Je suis un jardinier de mots
Je ratisse les sillons de mon cerveau
Au gré des fantaisies de ma mélancolie
Je stocke des phrases dans des boites d’ivoire
Je suis un assembleur de mots
J’attise une fois par jour le soufflet à mots
Des lettres rebelles et des ponctuations
Forment des ribambelles de ritournelles
Je suis un phraseur
Non un beau parleur qui phrase pour ne rien dire
Ni un rimailleur sans rime ni rimaye glacière
Un bâtisseur de phrases isolé dans le Bugey
Je suis un ermite des mots
Je suis las d’entendre la plainte du monde
Une litanie de mots de violence et de haine
Alors que seul Amour devrait orner nos lévres