Archives de catégorie : MARY

Regroupement de tous les textes de Mary

La boutique à mots

Quelle pression ce matin ! J’anime dans deux heures un stage de team building auprès du comité de direction des Salaisons du Mézenc quand tout à coup je m’aperçois qu’un élément essentiel manque à la panoplie de mes outils de communication : la performance. Je me précipite dans les rues du Monastier sur Gazeille, lieu du stage, pour tenter de trouver une boutique qui en disposerait. Je pousse la porte du premier magasin venu, une sorte de bric-à-brac où s’accumulent des vieilleries empoussiérées, une caverne d’Ali Baba où se côtoient des poêles en fonte en tout genre et des objets insolites. Le boutiquier pointe son nez du fond de son antre. Il semble aussi âgé que les objets qu’ils proposent à la vente. Gageons que de ce bric-à-brac il puisse me dénicher ce qu’il me faut.

– Bonjour Monsieur, je recherche de la performance. En auriez-vous en rayon ?

 De la performance ? Je ne vois pas ce que c’est. Par contre, j’ai un très bon miel bio de la récolte de cette année que je vous recommande.

 Je vous remercie mais je n’en ai pas besoin. Par contre, il est important que je puisse disposer dans l’heure de “performance”. (Yeux ahuris du boutiquier). Vous voyez certainement de quoi je veux parler. La performance, le moyen de performer, d’être plus efficace, que dis-je efficace, efficient serait plus juste, c’est-à-dire permettre d’atteindre dans les délais un objectif fixé avec une économie de moyens pour obtenir un résultat de qualité qui réponde à l’attente du client. (Yeux exorbités du boutiquier).

Alors là mon gars, je ne peux pas grand-chose pour toi. Ici, je ne fais que dans l’antiquité et dans le miel. Et la performance on n’en a jamais eu besoin sur le plateau. C’est un truc des gens de la ville. Ici, on fait ce qu’on a à faire et c’est tout. Je tiens cette boutique le matin, j’ai pris la suite du père qui lui-même tenait la boutique de son propre père. On est antiquaires depuis quatre générations. C’est vous dire le stock que l’on a. Et puis comme, les aprês midi, je peux m’adonner à ma passion : les ruches. Elles produisent un miel de première qualité. Je vous le recommande et pour ce que vous cherchez, la performance, c’est, si j’ai bien compris, je me demande si mes abeilles, elles, n’en produisent pas.

Mythes et poésie

A mon fils adoré que je porte aux nues,
Voici venir le temps de prendre ton envol.
Déploie ces ailes miellées à ton dos suspendues.
Laisse-toi porter par le souffle d’Eole.

Si tu réussis, tu seras notre salut.
Sous un ciel azuré et radieux, Icare s’envole
Guidé par les arômes de menthe, de thyms répandus.
Fragrances de myrtes, de genêts, d’épilobes.

Montent les relents de la mer Egée
Exhalant des parfums de varechs iodés.
L’enfant, par la beauté à ses yeux dévoilée
Déploie grand ses ailes vers le soleil éclaté.

A mon cher enfant, réduis ta course effrénée
Mes cris désespérés ne peuvent t’atteindre
Au soleil exposées tes ailes enflammées
T’entraînent et ton corps dans les flots vient s’éteindre.

Mythes et humour

Scène 1 Atlas

(un vieil homme, le dos courbé, suant, genou à terre, pliant sous le poids, soutient sur sa têe une sphère énorme représentant la voûte céleste.)

Atlas  Quelle chance de porter la voûte céleste sur mon dos, Zeus n’aurait pu me confier de tâche plus noble et glorieuse ! Je fais la pluie et le beau temps sur terre, je suis un dieu en somme ! (s’adressant au ciel) Calmez vous là-haut, cessez de remuer, j’ai un mal fou àconserver mon équilibre. La paix, bon sang ! Continuer la lecture

Mythes et Opéra

Amour de ma vie
Sous mes yeux, je t’ai perdu
Regrets éternels

Inspirée par l’attentat du 14 juillet à Nice :

Foule en liesse
Chevauchée satanique
L’enfer est sur terre

Bleu ciel étoilé
Blanc la faux qui s’élève
Rouge est le sang. 

Mythes et arts plastiques

Je me présente : Argochouette. J’ai des yeux partout : devant, derrière, sur les côtés, sur la tête. J’ai toujours un œil ouvert, je veille. C’est vrai que je suis unique. Un grand nez pour sentir le vent. J’ai un odorat très développé, je sens venir les choses. Par contre, je n’ai qu’une oreille, elle est rouge à force de l’exercer à entendre. Il est possible que je ne doive pas m’y fier. J’ai parfois fait des choix en n’entendant qu’un son de cloche et alors je les ai regrettés.

Ma bouche est près du coeur, elle est reliée directement à mes membres, c’est elle qui commande mes actes. Il n’est pas certain qu’ils répondent toujours à mes injonctions. Ils réagissent parfois de manière incontrôlée mus par la peur ou par la colère.

On peut toujours dire que je suis un monstre. Je refuse de penser que je le suis. Je veux bien admettre que mes capacités oculaires me conduisent à exercer en permanence une mission de contrôle. Je suis toujours sur le qui-vive et cela m’épuise. Quoiqu’il en soit, je refuse d’admettre que je doive fermer les yeux sur certaines choses.

Je crois que je vous ai tout dit de ce que je sais de moi aujourd’hui et j’attends vos impressions afin de parer mon personnage de couleurs bariolées.

Mythes et musique

A la tombée du jour, dans le bush assemblé,
Les hommes offrent à la nature apaisée
Le chant de leurs instruments
Autour d’un feu crépitant.
Une offrande à la terre mère.
 
Vibration distordue
Les didjeridoos se répondent
Feulement, coassement, glougloutent,
Le son enfle au rythme envoûtant,
Les corps vibrent en écho
Et entrent en transe. 

Mythes et cinéma +

Je fus Inspirée par l’attentat perpétré sur la Promenade des Anglais de Nice au cours duquel 84 personnes ont perdu la vie, victimes d’un djihadiste qui a lancé son camion sur la foule venue assister au feu d’artifice du 14 juillet.

A l’aube de ce jour d’après le grand chaos où la terre saigne encore des blessures des innocents terrassés par la main vengeresse d’hommes en péril, je m’interroge. Continuer la lecture

Mythes et exploration personnelle

Le conte est parfois perçant, quand il est nordique, il soulève la neige, des trolls aux mines. Les contes bercent l’imagination de l’enfant et le conduisent au voyage, au dépassement de soi.

Faces effrayantes grimacent et se jouent des feux follets qui les entourent. Quand ils sont de Perrault, ils donnent la parole aux animaux et nous montrent les chemins dérobés de la sagesse.

Et ceux de Grimm  ! Ah ceux de Grimm !  La petite fille aux allumettes, heum, la petite fille aux allumettes ! Rien qu’à l’évoquer, mes doigts s’engourdissent, le froid me pénètre jusqu’aux entrailles. La lueur de la dernière allumette soufflée, les étoiles au ciel me sourient et scintillent l’éclat des âmes chères à mon cœur.