Alcool

 

C’est un poison dangereux
Tu le prends malgré tes vœux
Il remugle dans tes tripes
Il capte tes synapses multiples

Tu voudrais lui échapper
Il brouille tes mémoires
Il te rattrape au sentier
De sa gloire dérisoire

Tu en bois deux verres
Lors d’un repas convivial
Il est ta pantoufle de vair
De Cendrillon seule au bercail

Chaque jour tu lui résistes
Mais toujours il insiste
Te guide telle une boussole
Vers les têtes de gondole

Comme tu en as honte
Tu changes de supermarché
Tel Sisyphe tu remontes
Ton misérable rocher

Tu te sens condamné
À la cirrhose annoncée
Car il est savoureux
Ce nectar des dieux

Tu te sens vulnérable
Si tu es frustré meurtri
Quand tu es mal compris
Avec l’envie d’être aimable

Tu te sens lâche et amer
Comme un fils avec sa mère
Comme un mari faible
Sous les cris de son épouse

C’est une spirale infinie
Si tu en décides ainsi
C’est une Voie d’Espérance
Et d’immense délivrance
Si tous les jours tu pries

Sylvain Josserand
12 septembre 2025