Archives de l’auteur : Catherine COHEN

Mythes et arts plastiques

AMALILEA se présente

C’est vrai que mon allure peut surprendre, avec ma chevelure prune dressée au vent comme une coiffe, comme une fleur sauvage.

Il est possible que ma fragilité extérieure laisse croire à quelques défaillances profondes, comme si je n’étais faite que de papier et de carton.

Il n’est pas certain que j’arrive à convaincre dès le premier coup d’œil malgré l’ampleur de mes mouvements et ma démarche assurée.

On peut toujours dire : voilà une jolie fleur décorative !

Je refuse de penser que mon apparence dessert ma volonté profonde, je veux bien admettre qu’elle déstabilise, qu’elle fausse le jeu, qu’elle mène sur de fausses pistes.

Je ne pense pas qu’il faut s’attarder plus que de raison à cette première approche qui révèle au contraire une certaine liberté d’expression et une volonté de me trouver en accord avec le monde qui m’entoure, avec la nature et les êtres.

Je crois que je peux défendre mes convictions profondes, les miennes mais aussi défendre ceux qui ont besoin d’être protégés, suivre ma route mais aussi montrer le chemin à ceux qui ont besoin de ma force, de ma détermination, de ma soif de justice, de mon intégrité, car il me semble que c’est ce qui donne à mon existence son sens et sa valeur et qu”avec mes moyens, je peux travailler mes failles, mes doutes, les sublimer, les transcender, pour moi et aussi pour tous ceux qui auraient besoin de moi.

C’est là ma véritable raison d’être.

Mythes et légendes du Bouchet

Sur le chemin de Mézilhac montait péniblement un petit âne sur lequel montait de temps en temps la mère tenant enveloppé un beau petit enfant tandis que le père dirigeait l’âne par la bride..

La chaleur faisait ressortir les verts du paysage ,du jaune doré au bleu des conifères. Une paix accompagnait la famille en résonance avec la plénitude de la nature aride et généreuse à la fois. Leurs visages ne trahissaient aucune émotion, hâlés, burinés par les vents. A les voir avancer ainsi, on aurait pu croire qu’ils s’en allaient pour quelque promenade. L’enfant ouvrait ses yeux de miel sur le ciel d’un bleu dilué, confiant et rassuré.

Il faut de l’eau pour l’âne dit le père à la recherche de quelque coin d’ombre.

Un peu plus haut, sur la droite, coule un ruisseau et les voilà qui bifurquent vers le chemin ombragé où ils pourront se reposer un moment tous les trois et reposer leur monture. Il est midi. Marthe prépare le repas. Par ces chaleurs, quelques fruits frais seraient bienvenus et ne pas oublier l’eau de source pour les voyageurs .Ils ne devraient pas tarder à arriver. Son visage est tendu, elle sait que les routes ne sont pas sûres. On parle ces temps-ci au village d’un monstre, mais comment croire à ces fadaises ?

Un monstre dans la vallée, sorti tout droit de la lauzière , chose informe et sombre qui détruirait tout sur son passage. Sorti de la lauzière ou des contes qui se disaient à la veillée, comment savoir, comment résister à la peur? comment se protéger ? comment combattre ?

Marthe s’assoie auprès de la petite fenêtre et concentre toutes ses forces sur sa fille qui doit venir passer quelques temps chez elle avec l’enfant. Préparer le petit lit et les protéger le temps de la menace, c’est bien ce qu’elle a compris quand son gendre est venu la voir l’autre soir pour lui demander de l’aide.

Mettre en sécurité la mère et l’enfant afin que lui puisse rejoindre les hommes de Mézilhac qui commencent à organiser une véritable lutte armée contre le monstre. La rumeur avait fait courir le bruit, de maison en maison, elle circulait, s’amplifiait et commençait à transporter avec elle un vent de panique. Il fallait lutter et mettre en commun tous les moyens dont disposait le village, s’organiser, se mobiliser et mettre à l’abri femmes et enfants.

La menace grondait, se rapprochait. Des forêts dévastées, des troupeaux piétinés et quelques maisons détruites. Certains affirmaient même avoir vu une chose énorme traverser le ciel.

D’où venait la menace ? Du fond des lauzes ou de derrière les montagnes aux courbes pourtant si harmonieuses ?

Quand enfin l’âne arriva devant la maison de Marthe, déchargeant la mère et son petit, Marthe tremblante les fit pénétrer dans la fraîcheur des murs de pierre, et alors, elle demanda à l’homme de venir l’aider.

– Va voir chez Georges, dans la maison voisine, ça presse.

Quelques hommes étaient rassemblés, ils racontaient les derniers événements : ceux du village d’en face avaient réussi à encercler le monstre et l’avaient lapidé puis, armés de fusils, ils s’étaient acharnés sur lui et l’avaient achevé.

Ils racontaient encore que pour calmer la soif de son agonie, le dragon ailé avait descendu la vallée de la Loire et de la Veyrdayre et qu’il en avait bu toute l’eau jusque près du lac d’Issarlès où sommeille une ville engloutie.

Mythes et vents

Enchevêtrements
Mécanismes alambiqués
Bras levés au vent

Au creux des vallons
tentacules offertes au vent
Machine à l’arrêt

Derrière la maison
Machinerie de métal
Haut les bras au ciel

Entre ciel et terre
Perchés à l’écoute des vents
C’est le ventographe